... [IW]
Y a pas de mots. J’entends juste le début d’une émission qui parle de ça et je me sens fébrile. Je monte. De toute façon je comptais étudier. A ma manière je fuis aussi. Parce que je ne veux pas montrer à ma mère à quel point ça me touche. Pourtant elle aussi à vécu ça mais je ne sais pas. C’est différent. Était ce parce qu’elle s’est reconstruite ? Était ce parce qu’elle était plus petite et réalisait moins (je me trouve égoïste quand je dis ça), parce que celui qui lui a fait ça est mort ? Parce que mon jumeau devait porter le même prénom que ce connard et qu’il est décédé à 6 mois de grossesse ? Ou peut être que c’est parce que même si on en parle à demi mots je sais ta souffrance, je sais qu’ils sont en vie, je soupçonne même le fait que tu en voie encore au moins un par moments mais je ne confirmerais pas ces doutes ni ne les écrirais. Je ne peux commettre de telles accusations si je n’en sais pas plus...
Peut être que je me sens ainsi parce que je suis le seul que tu aie vu en vrai qui soit au courant.
Je ne sais pas.
Je sais juste que c’est une blessure dont on ne guérit pas.
Des cicatrices qui ne se referment pas.
Mais je suis là.
Un jour tu m’a dit "Ce qui tue c’est le silence" quand j’étais en train de me renfermer sur moi-même. J’ai bien compris que ce qui t’avais tué c’était qu’ils n’aient rien vu et qu’ils aient remis ça sur l’adolescence parce que la crise d’adolescence elle a bon dos...
Je sais qu’il faudra du temps
Mais quand tu sera prêt pour en parler
Je serai là
Même si je sais que je serais à jamais impuissant
Et que ça me tue
Et que ça me renvoi au fait que gamin...
Je n’aie rien vu
Et que toujours maintenant je me tais
Parce que mes souvenirs sont trop parsemés
Pourtant je suis sûr que c’était un enfoiré
Mais je me souviens de trop peu de choses
Et il ne m’avait rien fait à moi
Mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur
Peur que du coup
D’autres souffrent
Comme toi